mardi 22 septembre 2009

Irina Karamarkovic Band - Songs from Kosovo

Irina Karamarkovic Band - Songs from Kosovo Jazz

Critique CD

La chanteuse Irina Karamarkovic vient de lancer son nouvel album, Songs from Kosovo. Originaire de Pristina, située à environ 250 km de Belgrade en Serbie (l'ancienne Yougoslavie), elle a étudié le chant jazz à Graz en Autriche et elle y débutait dans un "musical" en 1999 lorsque les bombes ont commencé à tomber au Kosovo. Comme des milliers d'autres, sa famille a fui la terre natale, forcée de se déplacer en raison des conflits, et Irina n'est plus jamais retournée dans son pays depuis. Selon Wikipedia, le nombre d'habitants serbes à Pristina est passé de 40,000 à 2,000, fin d'août 1999. Début 2008, quelques douzaines de résidents serbes demeuraient encore à Pristina, des personnes âgées principalement. Aujourd'hui, il n'en reste aucun.


Oeuvre de lumière

Au-delà des considérations politiques, ce sont des chants folkloriques très anciens qu'Irina Karamarkovic nous transmet dans Songs from Kosovo. Colligés et offerts en héritage par son grand-père, compositeur, et sa mère, violoniste classique, ces chants d'un autre âge nous parviennent parés d'un emballage moderne, mais ne renient pas les traditions. Accompagnée de Wolfram Derschmidt à la contrebasse, Stefan Heckel au piano et Viktor Palic à la batterie, Irina signe ici un album de jazz contemporain, mais toujours fortement ancré dans les origines de son pays. Oeuvre authentique, bercée par une déchirante intensité, si les chants sont anciens, la musique pourrait provenir d'une cave de Paris ou d'un bar de New York. Mais avec ce délicieux accent qui nous rappelle qu'on est en Europe de l'Est. Oeuvre de lumière aussi, comme le soleil qui perce au travers des nuages qui s'éclaircissent. C'est beau quand on reconnait quelqu'un qui nous parle… de lui… de son pays… et qu'on le sent… tout simplement.

Irina Karamarkovic Band - Songs from Kosovo Jazz

Le Jazz des Balkans

La voie (voix) du Jazz est universelle et s'exprime de maintes façons, autres que par le Great American Songbook. Découvrez le Jazz des Balkans par la voix d'Irina Karamarkovic et de son Trio. Grand Frisson! On peut écouter quelques pièces de l'album Songs from Kosovo ici sur le MySpace d'Irina.

Pièces:

01. pristina ce da postane turisticko mesto (00:18)

02. preletese tice lastavice (05:56)

03. hapi syte e seza (05:16)

04. majko mila (06:11)

05. biser mara po jerezu brala (05:21)

06. gusta mi magla padnala (06:40)

07. tudja zemljo (06:04)

08. sto si rano podranila marijo (05:19)

09. devojce tanko visoko (05:52)

10. simbil cvece (06:45)

11. zajdi, zajdi (03:04)

12. doala je sestra jelena (01:16)

Musiciens:

Irina Karamarkovic - Voix

Wolfram Derschmidt - Contrebasse

Stefan Heckel - Piano

Viktor Palic - Batterie

Irina Karamarkovic Band - Songs from Kosovo Jazz

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dimanche 20 septembre 2009

L'ivre d'images sur son nuage - Un passant

L'ivre d'images sur son nuage Little Angels Raffaello Santi

Le 25 août dernier, notre groupe de blogueurs apprenait une nouvelle désastreuse. François Roudot, alias Roudodoudourou, décédait subitement d'une tumeur cérébrale foudroyante. Il avait à peine 40 ans! François participait à nos échanges depuis quelque temps déjà. En apprenant sa disparition, j'ai eu l'impression de perdre un ami. Son départ m'attriste énormément.

Karen Young La Couleur Du Vent

François nous a quitté si rapidement que notre groupe a pensé lui envoyer quelques disques de façon virtuelle. Donc, pour toi François, je t'offre ce disque de la chanteuse Karen Young, intitulé La Couleur du Vent, dont j'ai déjà parlé dans ce billet. Et je te dédie tout spécialement cette chanson, un poème de Gilles Vigneault, intitulé Un passant. Bonne écoute, mon ami!


Un passant

Poème de Gilles Vigneault/Voix de Karen Young

   

Un jour de l'an passé.

Un jour de fin janvier…

L'après-midi qui traine

J'ai vu le temps passer.

C'était l'heure incertaine

Assez tard, mais trop tôt

Pour que la nuit s'amène...

Et c'était chez Léo.

   

Léo, sa femme et moi.

Le pain frais. Le thé chaud.

Les yeux dans la fenêtre

À palabrer du nord...

Et du loup dans la plaine

Le loup court, le froid mord

Courant la prétentaine...

Le Temps passait dehors.

   

À dérouler le jour,

À fabriquer la nuit

La fenêtre est toujours

La fileuse d'ennui.

Par ses quatre carreaux Les yeux perdus

Je sais...

J'ai vu...

J'ai vu le temps passer.

   

Dans son vieux manteau blanc

Transparent mais vivant

Il allait du pas leste

De celui qu'on attend.

On m'a dit : C'est le vent

Vêtu de poudrerie....

Oh! Non. C'était le temps

En personne. À l'instant....

   

Je me suis avancé

Pour le suivre de l'oeil.

Quand mon oeil l'a rejoint

Il était déjà loin.

Il avait l'air pressé

Je l'ai vu disparaître

Dans un clin d'oeil du vent.

J'ai dit, " C'était le temps "

   

Puis, comme on parlerait

De quelqu'un de connu

Léo a dit " C'est vrai...

C'est bien. Tu l'as vu...

Il va par le Galet...assez souvent.

Il dort

Par là

Les jours qu'il est perdu... "



Je reproduis ici quelques croquis de François, tiré de son blogue L'ivre d'images. In Memoriam...

Les autres membres de notre collectif le Z Band sont par ici:

Z et le Jazz: "Karma" de Pharoah Sanders

Ptilou’s Blog: Découverte de Michael Blake

Native Dancer

Mysterio Jazz: Billie Holiday

Maître Chronique: John Coltrane & Johnny Hartman

Jipes Mood

Jazzques: Michel Petrucciani "The Prayer"

jazzOcentre: Hadouk trio

Jazz à Paris

Jazz Frisson: Karen Young/Gilles Vigneault, "Un passant"

Flux Jazz: Aretha Franklin

Bien Culturel

Belette & Jazz: Charlie Haden & Kenny Barron "Night and the city"

Backstabber


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mercredi 16 septembre 2009

Le parc Oscar Peterson annoncé à Montréal

Oscar Peterson

Frisson News

Le parc Campbell-Centre, situé dans l'arrondissement Sud-Ouest de la ville de Montréal, porte depuis le 12 septembre le nom du célèbre pianiste Oscar Peterson, à qui l'on a rendu hommage à l'occasion de l'ouverture du 24e festival de La Petite-Bourgogne, quartier où il a grandi. Un autre musicien montréalais fort connu, Oliver Jones, était présent pour célébrer la mémoire de son ami. «Oscar Peterson était un pianiste très talentueux et énormément discipliné. Il mérite vraiment qu'un parc porte son nom», a-t-il indiqué, visiblement très ému.


Surtout, surtout, écoutez la vidéo de Caravan! C'est à se péter la tête sur les murs!!!

Mini salle de spectacle

Non seulement le parc a-t-il changé de nom, mais la Ville de Montréal le réaménagera pour que des concerts soient donnés. «Une agora sera construite pour que des spectacles puissent avoir lieu à chaque année, le 15 août, la date d'anniversaire de M. Peterson», a ajouté Mme Catherine Sévigny, responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Montréal, précisant que le montant des investissements n'est toujours pas connu. Oscar Peterson a remporté pas moins de sept prix Grammys au cours de sa carrière. Le célèbre pianiste et compositeur est décédé des suites d'une insuffisance rénale le 23 décembre 2007, à Mississauga, en Ontario.

Parc Oscar Peterson Montreal Jazz

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lundi 14 septembre 2009

Jazz sur son 31

Jazz sur son 31 Haute Garonne

Frisson News

Du 8 au 26 octobre prochain se tiendra le Festival Jazz sur son 31 en Haute-Garonne. Et voilà comment son président, Pierre Izard, a imaginé son festival de jazz. Il a imaginé la Haute-Garonne comme « le plus grand club de jazz du monde ». Un club, qui à partir de son coeur, situé dans la cour même du Conseil Général cette année encore, s'étendra toujours plus loin dans le département. Ce sont de grands noms, comme Sixun à Bessières, Mike Stern à Saint-Gaudens, qui se produiront bien au-delà des grands lieux culturels de l'agglomération toulousaine. Elle-même vibrera comme jamais, sous l'impulsion de Ron Carter, Hank Jones, ou encore le Big Band 31 qui s'associera à Térez Montcalm et Lionel Suarez… Imaginez un peu, si le Festival de Jazz de Montréal présentait quelques spectacles à Longueuil, à Repentigny, à Joliette et à Verdun? On peut rêver…

Hank Jones Jazz sur son 31 Haute GaronneRon Carter Jazz sur son 31 Haute GaronneSonny Rollins Jazz sur son 31 Haute Garonne

C'est plus de 70 concerts de qualité qui attendent les festivaliers. On y retrouvera une série Jazz Européen, avec par exemple Arild Andersen, une série Autour de la voix féminine, avec en ouverture la magnifique Youn Sun Nah (celle-là, je ne la manquerai sous aucun prétexte!), un Club New York qui regroupe entre autres Donny McCaslin (époustouflant quand je l'ai vu à Montréal!), Jeff "Tain" Watts et Aaron Parks. Le tout se termine en beauté avec le grand Sonny Rollins! Bref, un rendez-vous incontournable en octobre!

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vendredi 11 septembre 2009

Bon Anniversaire Oliver!


Oliver Jones, l'un des plus célèbres pianistes de jazz canadiens, est né dans le quartier de la Petite-Bourgogne, à Montréal, le 11 septembre 1934. Ses parents sont originaires de la Barbade.

À l'âge de trois ans, il joue de mémoire des chansons entendues à la radio. À l'âge de cinq ans, il est déjà pianiste à l'église Union United. Plus tard, il étudie le piano classique. On raconte que c'est la sœur aînée d'Oscar Peterson, la légendaire Daisy Peterson Sweeney, qui a donné des leçons de piano à Oliver Jones pendant son enfance. Oliver Jones est souvent mentionné avec Oscar Peterson, son ami d'enfance et son voisin du quartier de la Petite-Bourgogne à Montréal. On dit que Peterson a été le mentor le plus important pour la future carrière d'Oliver Jones.

Pour la première fois, il joue en solo au Café Saint-Michel en 1943. Le même Jones admet modestement qu'il a probablement passé les 35 premières années de sa vie à jouer de la musique commerciale. On peut dégager trois étapes dans la carrière de Jones: la première s'est développée à Montréal; pendant la deuxième, il a été directeur et pianiste d'un orchestre de variétés à Porto Rico; ensuite, il s'est consacré au jazz.

Il est vrai qu'il commence à jouer professionnellement dans les clubs et les hôtels de Montréal à l'âge de 16 ans. En 1963, il entre au Rockhead's Paradise. À 19 ans, il fait des tournées aux États-Unis et dans les Caraïbes avec le groupe du chanteur calypso Kenny Hamilton. Il rencontre de grands musiciens et il joue à New York, Las Vegas et Chicago. Il fait aussi de nombreuses tournées en Australie et en Europe. Il a partagé la scène avec Sarah Vaughan, Buddy Rich, Tony Bennett, et à peu près tous les grands noms du jazz. Au cours de sa carrière, Oliver Jones a produit environ 15 disques. Il est Chevalier de l'Ordre national du Québec et Chevalier de l'Ordre du Canada.

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mercredi 9 septembre 2009

Les marchands du temple

Festival International Jazz Montreal

Commentaire

C'est à titre d'amateur passionné de jazz que je commente ici la lettre Du pain et des jeux, cosignée par Claude Marc Bourget (1) et Jacques Laurin (2) ainsi que la réplique de M. André Ménard (3) relativement aux subventions accordées au Festival international de jazz de Montréal (FIJM).

J'ai longtemps cru que la variété dans l'offre du FIJM (Blues, Bossa Nova, Country rock, Western, Dub, Électro, Folk, Funk, Gospel, Hip hop, Indus, Ska, Rockabilly, Pop rock, Rap, Reggae, R&B, Rock progressif, Rock alternatif, Samba, Trip hop et World music pour reprendre les catégories évoquées par Normand Guilbeault (4) dans sa réponse à M. Ménard) pouvait amener les néophytes vers le Jazz, par un quelconque transfert de compétences transversales! La fréquentation assidue du FIJM me prouve qu'il n'en est rien. Les jeunes (25-35 ans, dirons-nous ici pour simplifier) sont toujours aussi cruellement absents des concerts en salle de tous les grands jazzmen auxquels j'ai assisté.

En examinant la programmation du FIJM, il est évident qu'une partie de l'argent subventionne des musiques autres que le Jazz. Quant à savoir quelle portion de mes impôts sert à financer les musiciens d'ici, un peu de transparence de la part de l'organisation du FIJM serait la bienvenue. Le site web du FIJM, constitué d'un babillage vulgaire, nous apprend tout de même dans son bilan 2009 que les ventes de bière ont connu un recul cette année. Triste nouvelle...

Jazz at Lincoln Center New York

Dans sa réplique, M Ménard mentionne qu'à New York, ''Jazz at Lincoln Center a aussi recours à des artistes provenant d'autres sphères tels Willie Nelson ou Calexico… qui aident M. Marsalis à boucler son budget de fonctionnement''. J'ai vérifié les spectacles à venir au Jazz at Lincoln Center. Sur les 91 spectacles au programme d'ici le 5 juin 2010, on peut retirer ceux-ci qui sont hors de la sphère du Jazz : un spectacle de musique iranienne, trois spectacles de cabaret et un spectacle de musique Gospel. On peut difficilement accuser M. Marsalis de financer son Lincoln Center à même la musique country!

Winton Marsalis Jazz at Lincoln Center New York

Quant au volet éducatif, je vous soumets les évènements suivants qui font partie de la programmation régulière à venir du même Jazz at Lincoln Center : Jazz for Young People : Who is Tito Puente? (Jazz pour les Jeunes : Qui est Tito Puente?), Jazz for Young People : What is Free Jazz? (Jazz pour les Jeunes : Qu'est-ce que le Free Jazz?) et Jazz for Young People : Who is Mary Lou Williams? (Jazz pour les Jeunes : Qui est Mary Lou Williams?), ce dernier programme présenté par M. Winton Marsalis lui-même! J'ai beau avoir épluché la programmation du FIJM de fond en comble chaque année, je n'y ai jamais trouvé des programmes similaires. Dans sa lettre, M. Guilbeault suggère à M. Ménard d'inviter M. Marsalis à venir faire une résidence d'un an à Montréal. Il m'apparait clairement que c'est plutôt M. Ménard qu'il faut envoyer d'urgence en résidence à New York!

Off Festival Jazz Montreal

Heureusement pour l'amateur, il existe d'autres avenues. J'ai découvert cette année l'Off Festival de Jazz de Montréal, doté d'une programmation résolument jazz. Seulement cette année, direz-vous? C'est dire comment les tam-tams du FIJM jouent fort! Et j'ajoute une mention spéciale pour le Upstairs, qui demeure l'un des endroits les plus sérieux à Montréal pour du Jazz diversifié et de qualité pendant toute l'année.

Festival International Jazz Montreal Stevie Wonder

Alors, le FIJM reçoit-il trop de subventions et sont-elles utilisées adéquatement pour servir le Jazz et les musiciens d'ici? Je n'ai pas réponse à ces questions. Mais quand on fait venir Stevie Wonder pour inaugurer la nouvelle scène du FIJM, je m'interroge. Peu importe le montant du cachet de M. Wonder, je m'inquiète aussi pour l'année prochaine. Aura-t-on droit à Paul McCartney pour faire un pied de nez au maire Labeaume de Québec?

(1) Claude Marc Bourget, Pianiste, compositeur et initiateur de la Société des musiques improvisées du Québec

(2) Jacques Laurin, Ex-président du Regroupement des artistes jazz du Québec (RAJQ) et initiateur du projet de Centre international de jazz de Montréal (CIJM)

(3) André Ménard, Premier vice-président et cofondateur du Festival international de jazz de Montréal

(4) Normand Guilbeault, Musicien de jazz et membre fondateur de L'Off Festival de Jazz de Montréal

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